Plante

La chicoutai et son habitat

Appellation latine : rubus chamaemorus
Chamaemorus provient du mot grec ""chamai" qui signifie à terre et de "morus", nom latin classique des mûriers

Le trésor de la Minganie La chicoutai est une petite plante herbacée d'environ 15 cm de hauteur, de la famille des rosacées.
Elle est connue sous diverses appellations : Chicouté, mûre des marais, ronce mûrier, ronce petit-mûrier, mûre blanche, plaquebière et blackbière. En anglais, on la nomme: cloudberry ou baked-apple.

L'habitat

On la retrouve principalement dans les tourbières, les forêts tourbeuses, les marécages (d'ou le surnom de mûre des marécages).
Présente dans tous les pays nordiques, la chicoutai compte parmi les éléments les plus caractéristiques de la zone subarctique.
Au Québec, la chicoutai pousse surtout dans les grandes forêts de conifères de la Côte-Nord, de la Minganie, et sur la Basse Côte-Nord ou elle est très abondante. On en retrouve aussi aux Iles-de-la-Madeleine et au Labrador, qui a d’ailleurs son festival de la chicoutai.
lieu de cueillette

La croissance

La croissance de cette plante subarctique est longue; le bourgeon est produit au cours de l’été précédant la sortie de ses 2 ou 3 feuilles plissées, aussi longues que larges et découpés en lobes arrondis et dentelés.
Les feuilles sont surmontées d'une seule fleur qui donnera naissance à un seul petit fruit un peu plus gros qu'une framboise.
La cueillette se fait vers la fin juillet et il faut compter avec la présence persistante des moustiques présents dans les terres humides. Le fruit est capricieux : seul le plant femelle produit le fruit spectaculaire.
On peut donc comprendre que cette cueillette soit un exercice lent qui fait de la chicoutai un produit relativement onéreux à commercialiser.
fleur femelle

La fleur

La fleur de la chicoutai, unisexuée, ne porte que des étamines ou des pistils, ce qui est un phénomène relativement rare dans la famille de la rose.

Mesurant de 1 à 2,5 cm de diamètre, les fleurs aux pétales blancs sont solitaires à l'extrémité des ramets. Seules les fleurs mâles sécrètent du nectar (Taylor, 1971).
Au Québec, dans le secteur de la Moyenne-Côte-Nord, on aperçoit les premières fleurs de chicoutai vers la fin du mois de mai et la cueillette des fruits débute autour de la troisième semaine de juillet.
SOURCE: Le Naturaliste Canadien, Vol. 125, no 2, été 2001
On peut voir les photos des stades phénologiques de la chicoutai, tirées de cette publication (pages 3 et 4) en cliquant sur le lien suivant: Stades phénologiques de la chicoutai
fruit a maturité

Le fruit

Le fruit de la chicouté est un peu plus gros qu’une framboise mais il compte moins de drupes (entre 1 et 15); il passe du rouge ou rouge orangé à une teinte de miel doré lorsqu’il est parvenu à maturité.

Le goût

La chicoutai a un goût fortement acidulé que le sucre vient adoucir.
Ronde en bouche, sa texture est juteuse et pulpeuse, voire presque grasse.
Les petites graines plus grosses que celles des framboises agacent un peu, mais elles laissent un arrière-goût de noisette.
Si cette petite baie est encore peu connue en Amérique, les pays nordiques comme la Suède, la Finlande et la Norvège en font un usage et un commerce importants. Dans ces régions pauvres en fruits, les habitants tirent largement partie de ses qualités gustatives. Les habitants de plusieurs contrées nordiques ont l’habitude de conserver la chicoutai gelée dans la neige.

Références:


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